13 Juin 2014

Pour mettre fin au système des réserves fractionnaires, Rendez nous la Monnaie !  

Savez vous ce que fait une banque de taille moyenne lorsqu'elle paye ses employés ou qu'elle achète un immeuble ? La plupart du temps, elle se contente de... modifier des écritures dans son système informatique, de façon à créditer le compte de ses salariés ou du propriétaire vendeur !

La monnaie que le banquier a ainsi créée est permanente et non porteuse d'intérêts, contrairement à l'immense majorité de la monnaie, (scripturale à plus de 90%, voir cette page), qui naît lors des emprunts contractés par des agents non bancaires, (c à d les ménages et les entreprises qui ne disposent pas, comme les banques, du pouvoir de créer de la monnaie).

La monnaie bancaire, (par opposition à la monnaie centrale, c à d. celle créée par la Banque Centrale, bien public, en France depuis 1945),
- n'est pas gratuite: elle donne lieu au versement des intérêts de nos emprunts, (sans lesquels la masse monétaire se contracterait... cf. le fameux credit crunch), et
- elle est éphémère: lorsque vous la remboursez, elle retourne au néant d'ou la banque l'avait sortie, en créditant vote compte du montant du prêt.

Une banque moyenne doit tout de même disposer d'un peu d'argent: en raison de l'épreuve quotidienne de la chambre de compensation (entre banques), il lui faut disposer en moyenne d'un montant de 15% de la monnaie qu'elle créée... à partir de rien ! (Cette exigence de posséder des réserves, en monnaie centrale, résulte à la fois de sa part de marché et de notre "préférence pour les billets", un comportement social qui ne cesse de diminuer depuis des décennies, cf. cette page,  avec une baisse corrélative du coût de gestion, de transport, et de stockage des billets de banque).

Ainsi... être un agent bancaire (= disposer d'une licence délivrée par la Commission bancaire), c'est faire partie d'un réseau qui peut tirer profit de... ressources qu'il ne possède pas !

De la sorte, les profits des établissements financiers forment à présent la moitié des profits du CAC40, (au lieu d'à peine 10%, dans les années 70.)


Toutes ces infos dérangeantes, (au point que le directeur d'une petite agence bancaire peut croire qu'il s'agit... d'un tissu de mensonges malveillants !), résultent d'une survivance historique, injuste et dangereuse, qui n'a plus aucune justification depuis le 15 août 1971. (C à d. depuis le jour où Richard Nixon mit fin au système de Bretton Woods, fondé sur le Gold Exchange Standard).

Le système des réserves fractionnaires se perpétue: autrefois les orfèvres de la Renaissance s'efforçaient d'avoir un stock d'or d'une valeur au moins égale à 30% du montant total des lettres de change, (et autres... billets de banque) qu'ils avaient créés.

A présent, les banques modernes ne sont plus obligées de stocker de l'or, mais elles doivent encore détenir ~15 % de monnaie centrale: le réseau de banques, pris dans son ensemble, peut ainsi prêter 4 ou  5 fois plus d'argent que le montant de monnaie centrale dont il dispose (d'où l'expression de réserves fractionnaires).

En dehors du maintien des avantages acquis, (pour les banques... pas pour nous!), rien ne s'oppose à la démolition de ce système à la fois coûteux et dangereux: il est possible dès à présent de porter à 100 % le montant des réserves, c à d. de faire en sorte que tout notre argent liquide (espèces + dépôts à vue), soit en monnaie centrale, (qui est garantie par l'Institut d'émission, c à d. in fine par la collectivité).

Les banques seraient ainsi ramenées à la situation d'intermédiaires financiers, (comme le sont les notaires, ou La Nef), qui se contentent de prêter l'épargne qu'ils collectent, et ne disposent pas du privilège de prêter plus qu'ils ne possèdent.

Plusieurs prix Nobel d'économie, (dont le français Maurice Allais), ont recommandé le 100 % monnaie. Si ce changement véritablement révolutionnaire vous parait souhaitable, pour en savoir plus... rendez vous sur cette page web:
http://tinyurl.com/Rendez-Nous-La-Monnaie !