La "Faillite" de F. Fillon: cynisme ou incompétence ? 

En tout cas... un exemple "chimiquement pur" de pensée unique

N.B. Comme d'autres... cet article procède "par affirmations"; toutefois... il est écrit pour être lu sur Internet: on s'efforce de justifier lesdites affirmations a l'aide de liens sur d'autres textes...  R. Zaharia 22 sept. 2007

"Il faut parfois utiliser des images. C’est ce que j’ai fait devant des agriculteurs qui demandaient toujours plus, toujours plus à l’État. Je leur ai dit que si la France était une entreprise, un ménage, elle serait en cessation de paiement. Notre pays s’endette, il faut que les Français prennent conscience qu’il est temps de mettre un terme à des solutions de facilité qui ont été employées depuis 25 ans, et qui placent la France dans une situation de faiblesse".

Propos  péremptoires[1]... tenus par le Premier Ministre quelques semaines après que la BCE ait injecté 200 milliards de liquidités dans la sphère financière [2], afin de secourir quelques pieds nickelés ayant géré de façon un peu trop "moderne"... certains fonds d'investissement de belle taille... D'ou la question lancinante a propos de FF: cynisme ou incompétence ?

A ce niveau, un responsable politique doit pourtant connaître la doctrine "Too big to fail", (Trop gros pour faire faillite...), que les banques centrales ont ressortie pour tenter d'éclaircir ce mystère: l'argent si rare lorsqu'il s'agit d'investir dans l'économie réelle (artisanat, industrie, environnement, santé), est... abondant, quand il faut sauver quelques banques imprudentes ou fonds spéculatifs, piégés au cours de leur chasse incessante à la rentabilité à 2 chiffres ? 

Non Monsieur Fillon, la France n'est ni une entreprise, ni un ménage ! Elle mérite elle aussi, (et bien plus qu'une tribu de spéculateurs), d'être admise dans la catégorie "Too big to fail" ! Comment ne pas être consterné par cette "loi du silence" où des financiers et des politiques, toujours prêts à reconnaître en privé: "C'est vrai, mais on ne peut pas le dire !", finiront par rivaliser avec... la maffia !

Puisque vous tenez à faire la "pédagogie de la Dette"... faites donc preuve du minimum de connaissances et d'honnêteté intellectuelle que l'on attend d'un enseignant !  Qu'est-ce qui provoque cette explosion de la dette qui vous a amené a parler de faillite ?  Plusieurs explications de la situation de notre pays sont possibles ! 

Pourquoi servez vous toujours la même à nos concitoyens ? Outre la question centrale du partage de la richesse nationale entre salaires, (qui cotisent), et revenus boursiers (qui ne le font pas ou peu...), pourquoi ne pas décrypter la situation de notre continent ? Essayons de prendre de la hauteur ! Après les guerres civiles qui ont ensanglanté l'Europe au 20ie siècle, notre pays s'est lancé, avec d'autres et notamment l'Allemagne, dans une belle aventure destinée à éradiquer les risques de conflit armé: cela s'appelle... non pas l'aurore,  mais: la construction européenne ! 

Au cours de cette saga, née au cours d'innombrables "séances marathon en mode inter gouvernemental", (c. à d. pratiquement sans débat public),  quelques dispositions quasiment léonines se seraient-elles glissées dans nos "Textes sacrés" ? (du genre: "Seules les brunes aux yeux verts ont le droit de faire de la danse !")  Même si cet exemple vous parait inepte... (personne ne vous empêche d'en trouver de meilleurs), c'est votre devoir de pédagogue de la Dette d'expliquer ce qui s'est passé:

En rappelant, le 20 sept, l'épisode des brouettes de marks, le  Psdt de la République l'a reconnu implicitement: lors de la création de l’Euro, la Bundesbank, (hantée par l'épisode d'hyper inflation qui a précédé l'arrivée des nazis au pouvoir), a obtenu qu'un levier important de la politique économique, celui la création monétaire, soit verrouillé ! (sauf ... cas de "force majeure", on l'a encore vu en août: celle de spéculateurs... plus ou moins volontairement[3]... imp(r)udents !)  

Parmi toutes les privatisations dont on parle... il en est une que les Médias ne citent jamais: la privatisation d'un pouvoir régalien: le pouvoir de "battre monnaie" (autrefois appelé "droit de seigneuriage"... un droit féodal certes moins connu que le droit de cuissage !

Ainsi, Mr Fillon... vous pourriez expliquer au pays cette contrainte a laquelle, jusqu'a nouvel ordre, tout gouvernement européen est soumis: parmi les pouvoirs dont un État dispose, (justice, police, protection civile...), il en est un que nous avons abandonné a la fin du siècle dernier: celui de créer et d'injecter dans le "bon circuit", (c à d...  en évitant ceux qu'utilisent les fonds spéculatifs !), la monnaie nécessaire aux échanges de l'économie réelle. 

Que ce choix en faveur de "l'économie réelle" implique que  la liberté de circulation des capitaux redevienne une... liberté surveillée ne me dérange absolument pas ! (ainsi sans doute que...  99% de nos concitoyens: au passage n'est-il pas surréaliste de constater que, dans notre Europe de banquiers et de transnationales... cette liberté a été élevée au rang de... droit fondamental !)

L'absence, presque totale, de débat public sur cette curieuse façon de gérer l'économie, (un peu comme si l'on mettait des gants de boxe pour enfiler une aiguille...), n'a rien de mystérieux: cela s'appelle l'effet d'aubaine ! Pour ceux qui allaient hériter d'une rente de situation... un improbable concours de circonstances, un hasard presque magique... s'est en effet produit: 

Entre des allemands encore tétanisés par le poids de leur histoire, (quelques 60 ans plus tôt...), et des français toujours aussi peu versés dans la chose économique... la finance, et la création monétaire... "Alors là, mon bon monsieur, ce droit de seigneuriage, ce pouvoir régalien que l'on privatise... figurez vous que je n'y comprends rien: je laisse cela à ceux qui connaissent !" Et... "ceux qui connaissent", éblouis par l'ignorance, (ou l'indifférence), des syndicats et des partis, ont vu s'ouvrir un nouvel Eldorado: 40 milliards par an de revenus versés par la meilleure signature qui soit... un acteur qui, justement, ne peut pas faire faillite: notre pays ! (Faut-il le redire... la France n'est ni une entreprise, ni un ménage ?)

En ces temps de révisions déchirantes... après cet électro-choc subi par les "malheureux"... qui ont claqué la porte, le 28 sept, du Grenelle de l'environnement, ("Quelle connerie ce Grenelle !", devait-on entendre dans les couloirs de la FNSEA ou ceux de l'UIPP...), il serait logique de reconnaître... que nos rêves ne se réalisent pas toujours comme prévu:

Mon rêve d'Europe... c'était par exemple: dîner dans une maison bioclimatique, (sobre... ou même neutre en énergie), construite par des allemands... d'y déguster des plats raffinés... préparés par des chefs italiens... et arrosés de vins français, (l'inverse fonctionne aussi !), le tout... en écoutant de la musique ibérique, (ou à la rigueur... anglaise !)  

Patatrac ! La réalité me rattrape: voila que je me retrouve à bouffer de la vache folle britannique... dans une "passoire thermique", chauffée à l'électricité nucléaire française, en buvant des vins frelatés espagnols... revendus par des italiens ayant naturellement mis... leur siège social en Irlande ! 

A l'Agence Spatiale Européenne, il y a déjà quelques décennies, quand les discussions franco-allemandes se passaient mal, l'un de mes collègues, au sein de la délégation française évoquait la malédiction de la construction européenne: "Lorsqu'on a le choix entre plusieurs solutions... pour être assurés d'avoir la pire... il suffit de s'adresser à un comité européen !" Je me souviens d'un chauffeur de taxi de Munich qui, début 1997, partageait ma crainte de voir la politique du Deutschmark fort devenir... une politique de l'Euro fort ! Ce polyglotte, (il parlait anglais, allemand et... français !), me dit: "J'espere que la France parviendra à convaincre notre Bundesbank !" Que doit-il penser 10 ans plus tard, avec un Euro à plus de 1,40 $ ? ! 

Ayant eu le privilège de m'occuper, (du temps du Pr. H.Curien), de réussites comme le lanceur Ariane ou le Programme Scientifique obligatoire de l'ESA, je ne suis ni souverainiste... ni anti-européen...  je crois simplement que reconnaître qu'on s'est gourés... est le meilleur moyen de ne pas continuer à faire fausse route ! Qui peut nier le lien entre l'explosion de la dette publique (dont le "service" coûte plus de 40 milliards/ an), et ce fiasco de la construction européenne: comment une doctrine économique, (une parmi d'autres... en gros: le "Consensus de Washington"), a-t-elle pu devenir une pensée unique ? (et surtout une "politique obligatoire": la stratégie de Lisbonne n'étant rien d'autre que "l'habillage" de choix purement idéologiques). 

On commence timidement à dire que les dépenses de R&D devraient être "neutralisées" vis a vis du Pacte de Stabilité... Quelle différence avec un plan d'investissements massifs de l'Europe pour, (par exemple et entre autres), dépolluer ou pour... "décarboner" le PIB ? (cf. le plan à 1000 milliards de $ en 10 ans, annoncé fin sept. par les Russes). Un tel plan créerait des emplois, et mettrait d'accord les salariés et les entreprises. Outre ses bénéfices directs... le recours autant que de besoin a la création monétaire pour le financer, (comme lors de la construction, au 19ie siècle, des chemins de fer français), pourrait avoir pour effet de faire baisser l'Euro... 

Dans ces conditions idéales, pourquoi se priver, (nous priver), d'une mesure qui peut "faire consensus" entre patrons et employés... entre écolos et éconos... et qui satisferait même... votre propre patron !? (hostile, à juste titre, à la politique de l'Euro fort de la BCE) ? 

Bien sur, vous connaissez la réponse (mais... "on ne peut pas le dire !"): cette impuissance, ce fiasco... sont le résultat non désiré, (sauf par quelques uns qui en tirent d'immenses profits...), d'une série de Traités qu'après la chute du Mur... il était impossible de ne pas ratifier... (Comment voter "contre [la paix en] l'Europe ?"!) Et tout indique que le sursaut français et néerlandais de 2005, cette tentative tardive de peuples désireux de redevenir maîtres de leur destin... sera sans suite. 

Ce que nous avons devant nous... c'est une nouvelle ratification "Pavlov", un peu comme celle qui, dans un domaine connexe, a validé les quelques vingt mille pages, (20 000...), qui fondent l'OMC: lors d'une séance de nuit, (déc 1994, je crois...), elles ont été, hélas, approuvées... Que pouvaient en savoir vraiment les rares députés présents ? Comment ont-ils pu approuver, par exemple, le mécanisme de "cliquet", (pas de retour en arrière possible), auquel font écho les directives "Dracula" (comme les appelle joliment G. Filoche... car, elles craignent la lumière !)

La plupart de ces engagements sont intenables, (comme, par exemple, promettre la rentabilité à 2 chiffres à une énorme masse de capitaux financiers "adossés" -comme ils disent- à une économie qui ne progresse que de 2 ou 3 % par an...), ils ont été pris sous l'influence de groupes industriels ou de banques qui en sont les bénéficiaires directs.  Cependant... ils pourrissent la vie de la majorité de nos concitoyens, et surtout, ils minent notre démocratie ! 

En effet, comme je viens d'essayer de le montrer, votre "Pédagogie de la Dette" n'est qu'une manipulation: elle participe, hélas, de la pratique de "préparation des cerveaux" qui nous cerne de toutes parts, (et pas seulement pour mieux faire passer les pubs): lorsque TF1 passe tous les soirs une séquence sur la tragédie de familles confrontées à la maladie d'Alzheimer, précisément au moment ou cette question est mise en avant pour justifier les franchises médicales, comment ne pas songer à la manipulation ?

Que sont ces quelques centaines de millions, que vous voulez prélever à partir de 2008 sur les malades, par rapport aux quelques 120 milliards de salaires, (dont 30 ou 40% de cotisations + IRPP...), qui ne sont plus distribués ? Ce "fait social total" que constitue le déplacement de 10 points de PIB en 20 ans, ne mérite-t-il pas autant d'attention que la maladie d'Alzheimer ?  

Ce glissement catastrophique des salaires vers les profits, (que même M. Rocard a reconnu: cf. Libé du 7 fév. 2006), relève bien entendu, de la même "cause racine" que la crise actuelle des "Subprime", (pour laquelle la BCE a du sortir en catastrophe 200 milliards... soit ~20 ans de "Trou de la Sécu"- comme dit abusivement la presse- 200 milliards trouvés... en moins de 3 semaines !) 

Cette cause, nous la connaissons: la recherche éperdue de la rentabilité à 2 chiffres ! Pourquoi les intérêts de la population sont-ils moins bien traités, (pour ne pas dire... "Mini Traité" !), que ceux des fonds d'investissements ? 

References:

[1] Le Kiosque d'Ivan Levaï. samedi 22 septembre 2007

[2] Après des injections de liquidités la semaine dernière, la Banque centrale européenne veut éponger ce surplus...

[3] Comment protéger l’économie réelle.  par F. Lordon

 

 

====== (T RA V AU X  E N    C O URS )

Politique monétaire: comprendre pour agir ! 

"Au cours des deux dernières semaines, la BCE a mis plus de 200 milliards d'euros sur le marché." 
(d'après le Nouvels Obs, le 22 août...)

"La BCE a retiré, mardi 21 août, 35 milliards d'euros du circuit monétaire de la zone euro" (Ibidem...)

"[La BCE a procedé] à une nouvelle grosse injection de liquidités (42,24 milliards d'euros au taux marginal de 4,06% et au taux moyen pondéré de 4,13%) dans le circuit monétaire de la zone euro. Soit pas loin du niveau du 13 août dernier (plus de 47 milliards), en pleine crise des marchés financiers et boursiers."  (La Tribune du 6 septembre...)

"It is a crucial part of our responsibility in this present episode to continue being extraordinarily attentive to the solid anchoring of inflation expectations. And separately we have to help ensuring the correct functioning of the money market. The market has to function. We help it functioning, you will remember, in an expeditious and, I must say, successful fashion when we had to cope with the dislocation of the money market on 9 August. We conducted a number of quick tenders; we conducted an exceptional operation as regards the LTRO, the three-month refinancing operation. Yesterday we announced a quick tender, and today we displayed the results of this quick tender."  (Conférence de presse de J.C. Trichet; Francfort, le 6 septembre)

Pour beaucoup de ceux que ces péripéties intriguent ... un cri du cœur jaillit très vite: J'Y COMPRENDS RIEN !! Et toi? 

Pendant des années, comme tout le monde, c'est bien ce que j'ai dit à mes parents et amis... En retraite depuis 6 ans, j'ai pu piocher un peu la question: l'objet du présent article, (ainsi que des liens Internet qu'il propose...), est de partager des connaissances fraîchement acquises, (sans doute mal assimilées...), en essayant, au prix d'approximations que les économistes me pardonneront j'espère, d'abaisser la barrière de complexité, (dont on peut se demander si elle n'est pas "socialement construite"...) En effet, on ne peut guère compter sur les chroniqueurs économiques des grands médias, (qui... sans que cela constitue un délit, s'adressent surtout... aux initiés !)       

Par bonheur, une sympathique brigade d'économistes, de philosophes, de sociologues, (certains ayant d'ailleurs la "double culture"...), ont entrepris de nous faire visiter ce labyrinthe: par exemple, et entre autres, Patrick Viveret, AJ Holbecq, Frédéric Lordon, Etienne Chouard... sans oublier le DVD "La double face de la monnaie"... ou des "histoires dérangeantes" comme la Dame de Condé, ou celle de la mine de Swanenkirchen... (Chemin faisant... j'ai même appris que le principal indicateur économique, le PIB, peut jouer le rôle "du thermomètre qui rend  malade"...) 

Au fur et à mesure que cela devient moins mystérieux... cela semble plus choquant ! Se pourrait-il que des urgences sociales, ou environnementales, restent largement ignorées, se pourrait-il que des millions d'européens vivent en dessous du seuil de pauvreté, uniquement à cause d'une rareté délibérément voulue de la monnaie ? 

Voila des années que je songe à un "Plan à la Delors": 300 ou 400 MILLIARDS d'Euros, sur 2 ou 3 ans, largement financés par de la création monétaire, (comme lors de la construction des voies ferrées françaises, il y a un peu plus de 100 ans...), en vue de purger l'Europe, (mais aussi les pays du Sud), d'un tas d'installations polluantes, (par exemple, un plan de lutte pour limiter le changement climatique et notre dépendance aux énergies fossiles... autrement dit pour "décarboner le PIB" !) Un programme de "grands travaux" qui, en donnant du boulot, (non délocalisable pour une large part), aux patrons comme aux salariés pourrait... "recueillir un large consensus", n'est-ce pas ?!

"On ne peut pas dépenser plus que ce que l'on gagne !"  "Certains états européens, notamment la France, doivent réduire leur déficit ! Gare a l'inflation !

Puisque "les gens qui savent"... me le conseillaient... j'ai mis mon beau rêve au placard... Jusqu'a ce mois d'août 2007 ou... la BCE a sorti en 2 semaines... 200 MILLIARDS d'euros ! (20 ans de "Trou de la Sécu" si vous préférez). Un magnifique geste de solidarité envers... certaines banques et fonds d'investissement, du moins ceux qui répondent au critère "Too big to fail" (c. a d. Trop gros pour faire faillite).

En d'autres termes, l'argent si rare pour des investissements dont l'utilité sociale ne fait aucun doute, peut couler à flot pour la tribu des traders, des golden boys, et de leurs employeurs ? Quel est donc ce mystère ?

Comme Frédéric Lordon l'explique très bien dans 2 articles du "Diplo" de septembre, le poids de la finance mondiale est sans rapport avec l'économie réelle, (par exemple, un an de commerce international se compare à une semaine de mouvements de capitaux...)  L'exigence de rentabilité à 2 chiffres pour une telle masse de capitaux... c'est plus ou moins... "mission impossible" ! Même lorsqu'on a tout rationalisé... délocalisé... externalisé, on est encore loin de compte ! Alors, nous explique FL, la "big finance" doit bien faire preuve "d'imagination"... de façon à offrir des fonds d'investissements "dynamiques"... Après les "obligations pourries", (junk bonds), d'il y a qq années, elle a inventé les "déchets toxiques" ("toxic waste"), constitués de crédits immobiliers à taux révisables accordés aux ménages américains les moins solvables...  Toutes ces innovations et "produits dérivés", qui visent une forte rentabilité, reposent d'abord sur une plus grande prise de risque, (avec le silence complice des agences de notation financière...) 

Au résultat... les nombreuses, (et prévisibles), défaillances d'emprunteurs ont entraîné la mise en vente d'un tas de logements, et... (loi de l'offre et de la demande oblige), l'inversion de la tendance haussière du marché immobilier ! En un inévitable retour du balancier... la perte de confiance, entraîne la réticence des prêteurs et, au delà des millions d'américains modestes, (surtout noirs ou latinos...), qui vont perdre leur logement... ce "choc en retour" affecte aussi l'économie réelle, qui n'a plus accès aux financements dont elle a besoin... Les banques centrales, (par exemple la BCE), n'ont  plus qu'a s'exécuter et... fournir les "liquidités que réclame le marché", (ou tout autre périphrase jargonnante, évitant de dire: "éponger les pertes des spéculateurs" !)

"Quand la finance prend le monde en otage" est le titre "parlant" de l'un des 2 articles, tandis que dans l'autre, (intitulé "Comment protéger l’économie réelle"),  F. Lordon montre l'aspect structurel, (et cyclique), de ces bulles spéculatives, qui finissent toujours par exploser, entraînant, (en dépit des efforts des banques centrales), un ralentissement économique.

Que dire après ce "décodage" de... la "valse hésitation" de la BCE, il y a moins d'un mois... sinon que: 

- les peuples européens sont face a un mécanisme totalement immoral, (enrichissement  sans cause des uns, détresse injustifiée des autres, et surtout gaspillage du bien public que constitue la création monétaire...)

- cette perversité... ne pourra être enrayée sans remise en cause d'un des piliers de la construction européenne: la libre circulation des capitaux ! (que l'on retrouve même dans la Charte des droits fondamentaux !) Plus grave encore: compte tenu de l'histoire de l'entre 2 guerres...  

- au cœur du sac de nœuds que serait une telle renégociation... se trouve la cicatrice laissée dans la mémoire collective, outre Rhin, par l'épisode des "brouettes de marks pour acheter du pain": la crise d'hyper-inflation qui amena les nazis au pouvoir explique l'une des exigences allemandes lors de la création de l'Euro: la privatisation d'un pouvoir régalien du souverain, (c a d le peuple, du moins... depuis 1789 !), et l'abandon du droit de seigneuriage, (certes moins connu que le droit de cuissage), qui est tout simplement le droit de battre monnaie ! 

 

Nous avons l'euro, mais nous devons verser des intérêts aux banques privées pour avoir le droit de nous en servir !

 

Il ne faut pas dépenser plus que ce que l'on gagne, sauf... pour renflouer des banques d'affaires ou des fonds spéculatifs en péril... ce qui est quand même socialement plus justifié que de créer des emplois pour diminuer les atteintes a l'environnement, Non ? Allo allo: Il y a-t-il un pilote dans l'avion de la Finance Int'l ? Réponse: Aucun doute, peut être même un équipage entier... de pirates !!